Kaffekranzel du 6 juin : Dialogue entre les artistes peintre Louis Philippe KAMM et Jean-Paul EHRISMANN

Accueil à partir de 14h, présentation vers 14h30
Dialogue est un échange en images et en couleurs entre des dessins de Louis-Philippe Kamm (décédé en 1959), et des aquarelles de Jean-Paul Ehrismann, artiste peintre, de Seebach, notre invité du prochain Kaffeekranzel. Les images sont celles de l’exposition de la Maison rurale de l’Outre-Forêt qui s’est déroulée du 30 mars au 21 avril derniers.
Photo Edmond Fabacher
Voici la présentation de Dialogue par notre invité Jean Paul Ehrismann
Louis-Philippe Kamm et l’Alsace du Nord, sont inséparables l’un de l’autre. Il s’est vu attribuer le titre de « Maître de Drachenbronn». Lorsqu’il habitait Strasbourg, il possédait une maison à Oberseebach où il venait se ressourcer régulièrement et témoigner à sa région de prédilection son affection au moyen de la peinture. Le choix de ses sujets parmi la population locale de l’Outre-Forêt lui a valu le qualificatif « Bauremoler ».
Il est reconnu comme le plus puissant de nos artistes par la monumentalité de ses personnages, leur vigueur, leur force, leur santé. A l’occasion d’un grand mariage protestant à Oberseebach en 1937, Robert Redslob, invité par Louis-Philippe Kamm traduit en mots ce que, sa peinture exprime : « Quelles statures de géants. Quelle musculature. Quelle force contenue. C’est la force qui fouille la terre, l’asservit et l’oblige à livrer ses trésors. »
Il est intimement convaincu qu’« en Alsace, le paysan a conservé le sentiment de sa valeur et ce sentiment se traduit chez lui par une certaine dignité dans le maintien. Il est fier de l’affirmer par son costume. »
La critique lui reconnaît une fidélité inconditionnelle à sa région natale : « Son œuvre est la respiration même de la terre où il est né. »
Sa notoriété dépasse largement les limites de la région. Il a contribué à la renaissance de l’art en Alsace, après 1870 et ses fonctions de directeur de l’Ecole des Arts décoratifs de Strasbourg lui ont donné une visibilité qu’il a mise au service de l’Alsace. Dans les années 30, il fonde avec Charles Spindler la Fédération pour la conservation des costumes alsaciens. En 1952, il devient membre correspondant de l’Institut de France.
En 1959, l’Alsace devient orpheline du plus alsacien de ses peintres.
Les hasards de l’Histoire ont fait hériter la Maison de l’Outre-Forêt d’une centaine de dessins, d’esquisses, de reproductions de Louis-Philippe Kamm. Le Musée leur offre une visibilité à la faveur d’une exposition. A l’occasion, il associe tous les artistes –peintres, vivants ou décédés, qui ont œuvré dans l’ombre ou dans la proximité du grand prédécesseur qu’a été le « Maître de Drachenbronn ».
La fonction patrimoniale du Musée est de se souvenir du passé. Mais une démarche qui relève de la nostalgie du paradis perdu ne serait-elle pas stérile si elle ne s’accompagnait pas d’une réflexion sur le présent chamboulé par la modernité, le progrès et les effets délétères nés de la guerre, toujours sensibles.
Parmi les nombreux peintres contemporains dont l’œuvre est le reflet fidèle de l’âme profonde de notre région, à l’instar de Louis-Philippe Kamm, le Musée m’a accordé son estime dans le cadre d’une exposition-dialogue.